La deuxième rencontre de la saison 2021-2022 du séminaire GEM : Genre(s) et méthodes, co-organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le CRICIS (Centre interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada), au eu lieu sur zoom le vendredi 19 novembre 2021 entre 9h et 12h (15h-18h à Paris).
À cette occasion, nous avons accueilli Isabelle Auclair, Professeure agrégée au Département de management, Université Laval, Titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés
Résumé de la communication
Isabelle Auclair : Méthodologies féministes intersectionnelles : documenter et analyser le continuum des violences genrées
En s’appuyant sur diverses recherches portant sur le continuum des violences, notamment dans les trajectoires migratoires et en coopération internationale, cette communication propose une réflexion sur les approches et méthodologies féministes pour documenter et analyser les impacts de l’intersection des systèmes d’oppression dans la production et la reproduction des violences. Tout comme les systèmes d’oppression qui ne sont pas hiérarchisés dans les approches féministes intersectionnelles, les violences étudiées au sein du continuum sont appréhendées de manière non hiérarchique. Le concept de continuum favorise l’exploration de violences qui ne sont pas communément étudiées et vise à approfondir l’analyse et à préciser les actions à entreprendre. En outre, son utilisation dans une perspective féministe intersectionnelle exige un arrimage théorique et empirique par la prise en compte du vécu et du point de vue des femmes elles-mêmes. Il est alors intéressant de se questionner sur les concepts mobilisés, mais également sur les implications méthodologiques liées à l’approche intersectionnelle.
Biographie: Isabelle Auclair détient un doctorat en anthropologie. Elle est Titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés et professeure au Département de management de l’Université Laval où elle enseigne des cours portant sur les approches et les méthodologies féministes, les enjeux d’équité, diversité et inclusion en milieu de travail ainsi que sur l’intégration d’une analyse féministe intersectionnelle dans la gestion des projets de coopération internationale. En cohérence avec ses activités d’enseignement, elle est impliquée dans diverses recherches s’intéressant entre autres à l’intersection des systèmes d’oppression et au continuum des violences dans différents domaines, notamment les migrations forcées.
Co-organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le CRICIS (Centre interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada), le séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) s’attache à étudier les questions féministes, intersectionnelles et de genre(s) en termes de méthodes, méthodologies et épistémologies. Concept transdisciplinaire fluide et non figé, le genre – ou les genres, pour échapper à un fonctionnement social binaire – a fait l’objet de travaux qui, en proposant un décentrement radical, ont transformé le paysage des sciences sociales et humaines tout au long du XXe siècle. Ce séminaire a pour objectif de proposer un espace pour discuter des apports de ces études à la pratique scientifique.