Vidéo: Les approches intersectionnelles en études médiatiques

Le 20 novembre 2020 a eu lieu le séminaire en ligne intitulé Les approches intersectionnelles en études médiatiques organisé par l’axe 4 du CRICIS, Épistémologies critiques en culture et communication. À cette occasion, nous avons accueilli Josette Brun, professeure titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval et Célia Bensiali, chercheuse en études-urbaines à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Le séminaire est animée par Lena Hübner, étudiante au doctorat en communication à l’UQAM et coordonnatrice du CRICIS.

Josette Brun: Points de repère clés en recherche sur l’intersectionnalité et les médias

Résumé de la communication: L’objectif de cette conférence est de dégager les points de repère clés qui animent les recherches sur l’intersectionnalité et les médias. Dans un premier temps, les origines féministes noires du concept seront présentées, de même que les textes pionniers relatifs aux médias et au racisme genré. Puis, nous ferons ressortir les caractéristiques les plus fructueuses de la production scientifique sur l’intersectionnalité en études de la production, des représentations et de la réception médiatiques. Enfin, nous donnerons un aperçu du livre De l’exclusion à la solidarité. Regards intersectionnels sur les médias, qui a appliqué ces perspectives en études des médias au Québec, en soulignant les apports et les limites de cette démarche.

Biographie: Formée en journalisme et en histoire (Université de Moncton ; Ph.D, Université de Montréal), Josette Brun est professeure titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval. Elle a dirigé les ouvrages De l’exclusion à la solidarité. Regards intersectionnels sur les médias (RM, 2020) et Interrelations femmes-médias dans l’Amérique française (PUL, 2009). Elle est aussi l’auteure de la monographie Vie et mort du couple en Nouvelle-France (MQUP, 2006). Ses recherches portent sur l’histoire des médias féminins et des femmes journalistes au Québec, incluant l’émission Femme d’aujourd’hui (Radio-Canada, 1965-1982), et sur l’intersectionnalité en communication.

Textes d’accompagnement: 

Célia Bensiali: Perspectives de jeunes montréalais.e.s racialisé.e.s sur les médias

Résumé de la communication: L’objectif de cette conférence est de proposer une mise en pratique des lectures intersectionnelles du rapport aux médias, en analysant les perspectives de jeunes montréalais et montréalaises racialisés. Nous aborderons dans un premier temps, les enjeux de représentativité et d’accessibilité qu’ils et elles rencontrent, avant de présenter les différentes stratégies discursives et médiatiques adoptées par ces derniers pour contrer les inégalités de représentation, et la portée de leurs actions dans le champs politique et urbain. La présentation s’appuiera sur les résultats de deux recherches réalisées avec des jeunes montréalais.e.s racialisé.e.s. La première avec des jeunes hommes vivant à Montréal-Nord et la seconde avec des jeunes femmes ayant choisi de prendre la parole à travers différents médias. Les positionnalités spécifiques de ces groupes face à ces variables seront discutées et leurs enjeux abordés dans une perspective intersectionnelle. Les dimensions médiatiques, urbaines et politiques seront ainsi articulées aux dimensions de genre, de racialisation et de classe pour mieux saisir la pluralité du rapport aux médias que ces jeunes entretiennent.

Biographie: Célia Bensiali est titulaire d’une maîtrise en Études Urbaines de l’Institut National de la Recherche Scientifique, INRS. Ses travaux, situés à l’intersection de la géographie sociale et de la sociologie des médias explorent les pratiques d’engagement des jeunes en contexte urbain, et prônent une lecture intersectionnelle de leurs enjeux. Son mémoire de maîtrise a analysé des lieux d’expression créés et mobilisés par des femmes racisées à Montréal. Elle travaille également depuis 2017, dans le cadre du partenariat de recherche TRYSPACES, au sein duquel elle interroge la pratique de l’espace public des jeunes hommes et femmes nord-montréalais.es.

Textes d’accompagnement: 

  • Leila Benhadjoudja, « Les femmes musulmanes peuvent-elles parler ? », Anthropologie et Sociétés, vol. 42, no 1, 2018, p. 113-133.
  • Bruneel, Emmanuelle et Tauana Olivia Gomes Silva (2017). « Paroles de femmes noires : circulations médiatiques et enjeux politiques », Réseaux, vol. 1, no 201, p. 59-85